Contrairement aux réceptions de Chambéry (24-32, 22 septembre) et Montpellier (30-36, 2 février), la venue de la meilleure équipe de France n'a pas attiré une grande affluence dans les tribunes de Chatenoud. Pourtant, Nîmes était la seule des 96 équipes engagées en championnat de France à avoir remporté ses seize premières rencontres. Un bilan inégalé qui laissait présager d'un immense défi pour nos jeunes Rouges.

La première minute avec un arrêt de Bastien, une défense agressive et de la patience en attaque placée ne se prolongeait pas et les Verts prenaient immédiatement le contrôle de la partie. D'abord en défense en privant de solutions et forçant les pertes de balles annéciennes puis dans le jeu avec le pivot Vergely et les contre-attaques (1-3, 5e). Les Rouges répondaient par une passe aveugle de Benjamin pour Mehdi et un « taquet » propre de Julien sur Faustin.

Le collectif nîmois avait déjà permis à quatre buteurs différents de trouver les filets (2-4, 9e). Les protégés de Wiltberger profitait des six pertes de balles locales grâce à un jeu de transition d'école. La qualité de passe des Gardois ne tolérait aucun déchet et mettait en position Chagnard et Alvès Drouin lancés (5-11, 19e). Dans les cages, Pagès avait commencé son festival sur Mehdi et Bob pour créer le premier vrai écart de la rencontre.

Pour preuve de la maîtrise tactique des visiteurs, Nîmes changeait son système défensif pour une 3-3 très haute sur les arrières. Alexis Parent exploitait les espaces sur son aile droite et la relation Mehdi-Julien trouvait sa connexion (11-15, 25e). Les attaques se débridaient enfin. Les Verts trouvaient en première intention des décalages sur les ailes. Annecy prenait des risques sur le jeu rapide : après deux tentatives manquées, Bastien trouvait Alexis Massouty pour le dernier but de la première période (13-17, 28e). Pas si loin au tableau d'affichage, les joueurs de Romain et Ilias profitaient du soutien du public dont les encouragements montaient d'un cran.

La blessure de Benjamin forçait un repositionnement en attaque avec Mehdi en demi-centre, Julien en pivot et notre capitaine Adrien au poste d'arrière gauche. A l'image du but immédiat de Titouan, Annecy profitait des rares hésitations nîmoises au retour des vestiaires pour recoller : une contre-attaque de Raphael, un échec de Ferdinand, une grosse défense de Mehdi sur Vergely et de Julien sur Chagnard (16-17, 32e).

Comme souvent avec les grandes équipes et sans trop comprendre pourquoi, la série s'inversait brusquement avec un 3-0 passé en deux minutes à l'initiative de Ferdinand et Pagès (16-20, 35e). Pas de hasard non plus quand les Rouges négociaient terriblement mal une double supériorité numérique en offrant de précieuses munitions à un Ferdinand en pleine bourre. Un échec de Titouan enfermé, un passage en force de Julien et Nîmes s'était à nouveau envolé (18-23, 39e). Les visiteurs provoquaient les coups du sort en récupérant de nombreux rebonds après les arrêts de Bastien. Grandjean célébrait une de ses six réalisations, pourtant déviée par le contre d'Adrien.

Malgré un super arrêt de Bastien sur D'Auria à six mètres en fin de contre-attaque, le match échappait aux Annéciens. L'altercation entre Benjamin (de retour) et Mehdi illustrait bien cette tension regrettable. La relation Ferdinand-Raviol donnait le change à la bonne distribution de Raphael vers Titouan et Mehdi (22-28, 47e). Dans les cages, Lucas effectuait ses deux premiers arrêts en -18 sur Campourcy mais Alvès Drouin et Grandjean creusaient l'écart (24-31, 50e).

Probablement le meilleur joueur de la rencontre, le gardien nîmois sortait un double arrêt à six mètres sur Bob, histoire de calmer les derniers espoirs du Annecy Handball. Pagès terminait la partie avec 21 arrêts à 42% ! Juste avant ce dernier tournant, Julien, Alexis Parent et Benjamin avait ramené les Rouges à cinq longueurs. Les dernières minutes, trop enlevées côté rouge, étaient dominées par le repli défensif nîmois et l'intelligence d'Alvès Druin en réponse aux pertes de balles de la bande à Yoan.

Jamais vraiment inquiété, Nîmes a donc engagrangé samedi à Chatenoud sa 17ème victoire consécutive (37-29) et continue sa route vers les phases finales du championnat de France. Un honneur pour le public annécien d'avoir cotoyé l'ancien international Marc Wiltberger sur le banc adverse, plein de sérénité et calme pour « driver » ses douze joueurs pendant soixante minutes. C'est la trêve et nous retrouverons ces deux équipes à partir du 16 mars : les Rouges à la Valette pour tenter de conserver leur troisième place et les Verts au Parnasse contre Montpellier pour le dernier choc de cette poule haute.  

Feuille de match : 

Nîmes bat Annecy 37-29 (17-13). Arbitres : MM.Carrier Bourdon et Chevallier.

Annecy : Benjamin Valmar (8/21 dont 2/2 pen), Julien Poulain (6/7), Mehdi Kerboua (6/11 dont 1/1 pen), Alexis Parent (3/3), Raphael Combet (2/3), Titouan Villard (2/4), Alexis Massouty (1/2), Yoan Randy (1/5), Jérémie Vindret (0/3). Gardiens : Bastien Sérasset (54 min, 10 arrêts, 23,2%) et Lucas Cotterlaz (6 min, 2 arrêts, 33%). 29 buts marqués, 32 tirs manqués (réussite de 47,5%), 18 passes décisives, 20 pertes de balles, 4 contres, 2 min d'exclusions temporaires.

Nîmes : Chagnard (7/13 dont 1/1 pen), Grandjean (6/8), Ferdinand (5/10), D'Auria (4/7), Alvès Drouin (4/6), Raviol (3/3), Vergely (2/3), Faustin (2/5), Eynius (2/6), Pérez (1/2), Campourcy (1/5). Gardien : Pagès (60 min, 21 arrêts, 42%). 37 buts marqués, 31 tirs manqués (réussite de 54,4%), 22 passes décisives, 13 pertes de balles, 4 contres, 10 min d'exclusions temporaires.

Crédits photos : Lucia Grémont