Photos : Richard Dugovic, Compiègne HBC (Facebook)

C'est un profil qui s'est fait plutôt rare sur le parquet de Chatenoud dans le passé récent. Valentin Mancier mesure 1,99m, pèse 96 kg, est formé arrière gauche shooteur en attaque et est capable de défendre aussi bien numéro 2 que numéro 3 plutôt sur une défense aplatie. Il débarque sur les bords du lac d'Annecy cet été en provenance de Compiègne en compagnie de son pote Benjamin Valmar.

Valentin, c'est une très belle histoire de cinq ans qui va se terminer avec Compiègne ; cinq saisons de Nationale 2 vécues dans son Oise natale (à une trentaine de kilomètres de Senlis, son lieu de naissance). Il parle du gymnase Tainturier, notamment à travers le match du maintien perdu d'un petit but contre Saint Pol sur Mer le 18 mai dernier dans une ambiance de folie et un soutien inconditionnel pendant toute la partie et toute la saison malgré les difficultés. Il se souvient du maintien arraché en remportant le dernier match de la saison en 2016, du niveau de jeu impressionnant des Mohamed Habacha, Baddredine Somai ou encore Pape Sy et gardera forcément une très forte amitié avec ses coéquipiers comme Antoine Rocher ou encore Jean Baptiste Boudon (dit Poupi). Preuve de son attachement à son club : il aurait même été prêt à rempiler une saison en Prénationale (où le club repartira en septembre après le refus des dirigeants de s'inscrire en Nationale 2 pour raisons financières a priori) malgré le manque d'effectif annoncé...mais le fait de ne pas pouvoir remonter avant deux voire trois ans a eu raison du reste de motivation des cadres et des anciens de l'effectif.

Il s'est donc laissé convaincre par son ami Benjamin Valmar d'entrer en contact avec Benoît Boucher et l'entraîneur annécien a trouvé les mots. « Je n'avais rien à perdre et le projet m'a plus, rassuré sur tous ses aspects », résume le futur numéro 93 d'Annecy Handball. Auteur de saisons complètes en Nationale 2 depuis son passage en senior avec le centre de formation d'Ivry (à part deux saisons en Nationale 3 avec Ivry et le Kremlin Bicetre), il va apporter un profil atypique mais également la rigueur du haut niveau qu'il a connu en catégories jeunes.

Le Pôle Espoir d'Amiens puis le centre de formation d'Ivry en passant par les sélections ligue, les stages de zones puis l'équipe de France cadets où il a notamment joué avec Nedim Remili et Nicolas Tournat et été entraîné par Eric Quintin. Pendant deux saisons à Ivry, à 17 et 18 ans, il tournait au rythme d'un entraînement quotidien, quelques rares fois doublé avec la D1 et « ses colosses » (avec qui il a disputé des matches amicaux) et une séance de musculation. Un passage à Ivry sous les ordres de Daniel Hager avec qui il apprend à aimer la défense, « tendre un piège à l'adversaire, prendre l'ascendant mental, piquer des ballons, bien communiquer avec l'autre numéro 3, avoir une relation travaillée avec son gardien et s'adapter à ce que l'adversaire va proposer ». Un autre coach a marqué son parcours car c'est lui qui l'a fait entrer au Pôle Espoir et à Ivry avant de l'avoir sous ses ordres à Compiègne pendant trois ans : David Ruch. Des entraîneurs qui l'ont aidé à se sortir des moments difficiles et de l'énorme échec personnel de ne pas avoir été conservé à Ivry après le centre de formation ; là où il a bien failli tout arrêter avant retrouver le plaisir et le goût du handball au Kremlin Bicetre puis à Compiègne.

A 24 ans, la suite de l'histoire s'écrira donc à Annecy où il voudra « viser le maintien avec le meilleur classement possible, venir apporter de la rigueur et de la concurrence saine sur le poste d'arrière, me mettre au service du groupe et de l'équipe, apporter ma qualité de shooteur de loin, partager ma touche picarde avec tout le monde et surtout profiter du côté humain du handball en étant une équipe avant d'être une somme de handballeurs ».

Valentin Mancier arrive donc avec une formation de haut niveau en catégories jeunes, des qualités handballistiques reconnues et l'expérience de nombreuses saisons en Nationale 2. Paraît-il même qu'il se trouve les yeux fermés avec Benjamin Valmar sur le terrain...espérons que la connexion se mettra vite en place dès le retour aux affaires de Bob et que les automatismes viendront aussi très vite avec les autres demi-centres et pivots de l'effectif !