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L'engagement pour le sourire de nos enfants, pour le dépassement de soi et le meilleur des apprentissages de nos jeunes, pour l'équilibre personnel et émotionnel de nos adultes. Le handball à Annecy Handball, c'est ça. On profite du réveillon de Noël pour vous faire vivre à notre façon un entraînement babyhand. Ils ont quatre ou cinq ans et se retrouvent tous les samedis à Chatenoud : lisez le texte, il va forcément vous donner des envies, raviver des souvenirs ou se faire dresser quelques poils...

Photos : Michael Rémond

Avant le sourire, la découverte. Peut-être un peu d'appréhension à quatre ou cinq ans à peine. Mon papa ou ma maman qui me réveille un samedi matin, alors que je n'ai pas école. Le cartable est un sac de sport dans lequel je mets ma gourde, mon short, mon t-shirt, mes baskets. Le chemin se fait souvent à la fraîche, les yeux pas encore très bien ouverts, on arrive tout juste à l'heure. Je ne sais pas trop ce qui m'attend mais mes parents me répètent depuis plusieurs jours que je vais m'amuser, rencontrer des copains et des copines et me dépenser. C'est quoi ce truc magique ? Un parc d'attraction ? Une fête foraine ? Un anniversaire ?

Je rentre par une grande porte, il y a des escaliers à droite, une nouvelle porte en face de moi légèrement sur la gauche. Je dois mettre un peu de gel hydroalcoolique, on m'ouvre la deuxième porte, je fais quelques pas...et là, un grand terrain à la lumière jaune, avec un décor impressionnant, des plots, des cages, des matelas, des boudins, des ballons, des cibles et plein d'enfants qui s'amusent aux quatre coins de la salle, entre copains ou avec leur papa ou leur maman. Je réfléchis un peu mais pas besoin de me poser tant de questions. Ca a l'air plutôt cool donc j'ai envie de faire comme eux.

Après quelques minutes, j'entends une musique et un monsieur qui commence à parler aux enfants. Un zoo, une caserne de pompiers, une réserve d'indiens, le hameau du Père Noël, il nous présente l'univers dans lequel on va s'amuser pendant un mois chaque samedi matin. Je me mets en situation pour me transformer dans cet univers. Mon papa, ma maman, ma sœur, mon frère, mon papy ou ma mamy ne sont jamais très loin et jouent avec moi pendant une heure. Je commence à courir, à faire tourner mes bras, à ramper, à me déplacer sur le côté, en arrière. Je prends un ballon et j'essaie de comprendre les parcours qui me sont proposés. Je triche un peu pour aller le plus vite possible, je vais beaucoup trop vite pour garder le contrôle de mon ballon ou toucher les cibles que j'ai à peine pris le temps de viser. Je veux suivre le copain qui est devant moi et même le doubler. Je n'entends pas les conseils des grands parce que je suis dans mon monde.

Un passage, deux passages, trois passages ; je commence à être fatigué et à écouter l'entraîneur ou l'adulte qui m'explique les règles du jeu et comment je peux arriver à marquer des points. Marquer des points, ça doit être important ça alors je me concentre. Je refais les parcours un peu moins vite mais en faisant tout bien comme il faut...ou au moins en essayant. Je fais de mon mieux mais je me fais doubler et le ballon ne veut pas m'écouter. Moins marrant ça mais je veux faire plaisir à mon papa ou à ma maman alors je prends mon courage à deux mains et j'y retourne. Je fais le parcours sans erreur et je suis félicité. « Bravo ! C'est super ! Je suis fier de toi ! » Les adultes sont tout contents...et moi aussi. Je touche une cible, marque un point, passe au parcours suivant et répète cela pendant cinq, dix, quinze minutes. J'ai trouvé un copain ou une copine qui va à la même allure que moi et qui me sourit quand je le (ou la) laisse passer ou l'encourage. Je suis content aussi que mon papa ou ma maman court à côté de moi, m'aide quand je n'y arrive pas et surtout célèbre chacune de mes réussites.

Je suis fatigué mais je vais me requinquer en attendant la musique du monsieur qui me dit que je peux aller boire un coup. Je descends la moitié de ma bouteille et je file au prochain atelier. Là, je dois faire des passes à des copains et copines de mon équipe le plus vite possible, courir avec le ballon entre des plots et ramener le plus de ballons possibles dans ma cage ou alors essayer de toucher avec mon ballon un copain ou une copine qui essaie de faire pareil. Là encore, au début, on se trompe, on doit recommencer mais on fait de notre mieux et on voit qu'on progresse tous ensemble. On s'encourage, les adultes nous encouragent, on perd un peu notre concentration mais jamais trop longtemps, on finit le jeu et on fait les comptes. Parfois, on a plus de ballons que l'autre équipe, parfois, on en a moins. On remet tout en place pour une nouvelle manche et c'est reparti, peu importe le résultat de celle d'avant.

La musique retentit, je sais que je peux aller boire un coup. Le monsieur me dit que je peux aller dans le troisième atelier où je fais ce que je veux, en autonomie. Là, c'est carte blanche pendant quinze minutes. Faire le fou sur des parcours, lancer des ballons bizarres ou parfois bien plus grands que moi, faire rebondir des ballons sur des trampolines...ou me mettre d'accord avec des copains ou copines pour nous mettre à deux ou trois dans la cage pour empêcher les adultes de marquer des buts. Je rigole, je crie, je fais des arrêts, j'envoie mon ballon le plus loin ou le plus haut possible, je marque, je rate, je tombe, je me cogne mais je ne me rends même pas compte que le temps s'est arrêté. Je m'éclate dans l'amusement, la camaraderie, la liberté, la bêtise, le collectif et le défi.

Retour au calme avec mon papa ou ma maman qui me dit que des gentilles choses, on range tous ensemble tout le décor pour laisser la place à l'entraînement des plus grands, on boit un dernier coup après avoir bien transpiré et on se dit à la semaine prochaine en espérant tout recommencer pareil.