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---------- Le programme des articles de présentation de la finale de la Coupe de France régionale ---------

Gardien de but emblématique de l'équipe de Rhône Eyrieux qui a remporté la Coupe de France régionale en 2011, Hervé Messador répond à nos questions afin d'appréhender au mieux l'événement qui attend Annecy Handball dans une semaine jour pour jour et heure pour heure.

Auteur de 18 arrêts (dont deux penalties) en finale contre La Thérouane à Bercy (29-25), ce spectaculaire portier aux cheveux grisonnants a quelques liens éloignés avec Annecy Handball : il est actuellement entraîneur adjoint de l'équipe féminine de Bourg de Péage (N1) qui va accéder à la Division 2 avec un certain Franck Bulleux en numéro un (lui qui était entraîneur joueur de l'ESM Annecy à la fin des années 1980). Autre souvenir qui le lie avec notre club : Hervé Messador était venu joué le dernier match de sa longue et brillante carrière à Chatenoud le 19 mai 2012 en Nationale 3 toujours avec Rhône Eyrieux sur une montée en Nationale 2 (victoire anecdotique annécienne 27-22, voir photo de Lucia ci-dessous avec Hervé Messador face à Gauthier Floner au tir à l'aile gauche)...

AH : Commençons par le contexte : peux-tu nous raconter tes souvenirs de la salle de Bercy (qui sera en travaux pour l'édition 2014 qui se repliera à la Halle Carpentier) ? L'émotion ressentie au moment de rentrer sur le terrain ?
Hervé Messador : « Nous sommes arrivés la veille au soir sur Paris et avons été hébergé dans une auberge de jeunesse par la Fédé (très peu dormi). Nous nous sommes rendus à Bercy le lendemain vers 10 heures pour déjeuner sur place via un buffet mis à disposition des joueurs puis préparer notre match en milieu d'après-midi. Vous rentrez dans cette salle immense avec cet écran géant qui tombe du plafond...et là vous vous dites qu'il ne va pas falloir se planter et être nul. Il faut essayer de prendre quelques repères. Les couloirs, la réception VIP où vous croisez tout le temps les visages du hand français (internationaux et journalistes télé). Vous avez même votre petit moment audiovisuel avec les interviews d'après match diffusées sur le site de la Fédé. »

AH : Qu'en était-il des tribunes ? Combien de personnes du club avaient fait le déplacement ? Entendiez-vous leurs encouragements ?
Hervé Messador : « Nous avons joué la rencontre devant près de 8000 personnes dont environ 200 supporters venus de l'Ardèche en bus le matin même. Ils ont été regroupés dans un virage de Bercy et, malgré l'immensité de la salle, nous avons ainsi pu profiter de leurs encouragements durant toute la rencontre. »

AH : Côté handball, que retiens-tu du match en lui-même ? Arrivez-vous à jouer votre jeu dans un tel contexte ou le côté émotionnel prend-il le dessus ? Quelles sont les clés pour bien gérer un tel événement ?
Hervé Messador : « La préparation du match et l'échauffement sont des moments particuliers et, personnellement, je me suis totalement fermé afin d'essayer de faire abstraction du lieu. On joue forcément avec le frein à main en début de match ; les gestes sont moins précis, les initiatives moins ambitieuses et les relances hésitantes. On gère un peu plus (si on peut se le permettre selon la physionomie du match et de l'adversaire. Il faut réussir à garder son calme, de la sérénité au début puis lâcher, exprimer, lever le poing et montrer à l'adversaire que le mental est de son côté !

Nous avions du métier, des dizaines de matches chacun à des niveaux supérieurs donc nous avions pour nous l'expérience et surtout la cohésion de notre groupe. Je serais parti sans problème à la guerre avec ces gars là. Nous n'étions sûrement pas la meilleure équipe en terme de handball mais il fallait nous bouger quand nous avions décider de ne rien lâcher ! »

AH : Quels conseils pourrais-tu donner à l'équipe d'Annecy qui sera à votre place en finale le 24 mai ?
Hervé Messador : « De profiter ; parce que c'est sûrement le plus beau moment de handball qu'ils vont vivre dans leur carrière sportive ! J'ai joué jusqu'en D2, connu plusieurs montées avec des clubs différents mais rien n'arrive à la cheville de Bercy avec une bande de potes. Ils regarderont les photos et les articles de presse durant plusieurs années ! »

AH : Place à la célébration ! Comment s'est matérialisée votre victoire juste après le buzzer ? Quelles émotions au moment de soulever la coupe ? La fête à Paris avec vos supporters ?
Hervé Messador : « Difficile de décrire ce que l'on ressent. Une immense joie, un accomplissement, un moment de communion avec ses potes, sa famille, ses amis ; c'est unique ! Des empilades de joueurs, quelques larmes pour certains, des embrassades et grosse coupe sur le podium que soulève le capitaine et avec laquelle vous faîtes le tour de Bercy pour la montrer à vos supporters ! Pour l'anecdote au fait, la grosse coupe, c'est juste pour le tour d'honneur et les photos ; on nous a donné une réplique ensuite mais plus petite! La célébration s'est poursuivie dans les vestiaires puis nous avons visité les quelques dizaines de bistrots de la rue de Bercy... »

AH : Pour terminer, qu'est ce qui reste de ce sacre dans vos esprits (personnellement et pour le club de Rhône Eyrieux) ?
Hervé : « Personnellement, c'est tout simplement mon meilleur souvenir de handball. Le club a poursuivi ensuite son ascencion puisque nous avions ensuite décidé de tous rempiler et connu l'accession en Nationale 2 la saison suivante. Depuis, notre génération s'est progressivement arrêtée et les résultats du club sont plus difficiles puisque les relégations s'enchaînent (NDLA : Rhône Eyrieux évoluera à nouveau en Prénationale la saison prochaine). Le club n'a pas su profiter de l'élan médiatique et économique généré par Bercy ; c'est bien dommage ! »

Un grand merci à toi Hervé et bonne chance pour ta carrière d'entraîneur ! Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ce récit réussit à nous faire monter les frissons rien qu'en pensant à ce qui pourrait se passer dans une semaine...